L’étang du Vignoble à Valenciennes (59) est un des 5 plans d’eau du bassin inscrits au programme de surveillance de la Directive Cadre Eau. Ce plan d’eau artificiel a un objectif de bon potentiel écologique 2015, et de bon état chimique 2027 soit au final un objectif de bon état 2027.
En 2009, une espèce macrophytique, l’élodée de Nuttall, s’est fortement développée au point de couvrir la quasi-totalité du plan d’eau, de faire obstacle aux activités de loisirs (voile, pêche…) et à l’atteinte du bon potentiel écologique.
Parmi les causes probables de cette prolifération figurent des niveaux élevés de phosphore provenant du bassin versant et/ou des sédiments. Les proliférations végétales pourraient conduire à des relargages accrus en Eléments Traces Métalliques (ETM) des sédiments dans la colonne d’eau, liés par exemple à une oxygénation plus importante du plan d’eau et une oxydation partielle des sulfures sédimentaires qui piègent les ETM.
La présente étude s’est donc attachée à la problématique phosphore, mais également à la charge en ETM des sédiments, leur mobilité et leur biodisponibilité. Des relargages possibles en ETM dans la colonne d’eau peuvent avoir des incidences sur l’état chimique (Hg, Pb, Cd, Ni) et l’état écologique (Cu, Zn, Cr et As).
L’étude conclut que, en condition d’oxygénation normale de la colonne d’eau, les sédiments de l’étang du Vignoble, bien que riches en phosphates et ETM, restent encore un compartiment piégeant les contaminants. Il est par contre à l’heure actuelle impossible de quantifier les actions probablement très transitoires mais peut-être nombreuses des épisodes anoxiques et/ou acides qui ont lieu à l’interface eau-sédiment. En effet, il a pu être clairement montré qu’une fraction importante des contaminants se trouvent dans ou sur des phases support très sensibles aux variations redox et de pH.