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SDAGE 2022-2027

Le SDAGE 2022-2027 a été adopté le 15 mars 2022. Tous les documents sont disponibles sur ce site dans la rubrique "SDAGE et Directive Cadre sur l'Eau". Cliquez ci-dessous pour accéder directement au SDAGE.

SDAGE 2022-2027

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Une prise de conscience progressive de l’intérêt écologique et des services rendus par les zones humides les place désormais comme un enjeu majeur des politiques environnementales.

Le marais d'Isle à Saint QuentinEspaces de transition entre les milieux aquatiques et terrestres, les zones humides sont définies comme des « terrains, exploités ou non, habituellement inondés ou gorgés d’eau douce, salée ou saumâtre de façon permanente ou temporaire ; la végétation quand elle existe, y est dominée par des plantes hygrophiles pendant au moins une partie de l’année » (article L211-1 du code de l’environnement).
Les zones humides sont de nature très variée, dépendant de leur localisation, de la nature des sols, de leur mode d’alimentation en eau...On peut ainsi citer les marais, tourbières, prairies humides, forêts alluviales que l’on peut notamment retrouver sur le bassin Artois Picardie.
Souvent associés à des zones d’insalubrité, ces milieux ont longtemps souffert d’une mauvaise réputation aboutissant à des mesures d’asséchement. C’était toutefois méconnaître leur rôle dans la régulation des niveaux d’eau, la richesse écologique ou la qualité des milieux aquatiques. Avec l’accroissement de l’urbanisation au cours du 20ème siècle, les zones humides ont été des cibles de l’artificialisation des sols dressant le constat alarmant que plus de la moitié des zones humides du territoire ont disparu entre 1960 et 1990. Et les zones humides qui subsistent présentent des signes de dégradation de leur qualité...

De l’intérêt de leur préservation…

Selon leur forme, leur étendue, leur localisation ou la perception de leur utilité, on les appelle marais, marécages, fondrières, fagnes, roselières, tourbières, lagune, prairies humides, marais agricoles, étangs, vasières, boisements humides, etc…ou on ne les appelle pas à défaut de les connaître.

Zone humide à Brunémont
Il a fallu attendre la loi sur l’eau de 1992 pour que la protection des zones humides entre dans des textes législatifs en France et soient déclarées participant à la gestion équilibrée et durable de la ressource en eau. La Directive Cadre sur l’Eau de 2000, transposée en droit français par la loi du 21/04/2004 reconnaît également l’intérêt des zones humides pour l’atteinte du bon état des eaux. Ce sont les lois sur le Développement des Territoires Ruraux de 2005 (loi DTR) et la Loi sur l’Eau et les Milieux Aquatiques de 2006 (LEMA) qui ont permis d’impulser une vraie politique de préservation des zones humides en instaurant de nouveaux outils réglementaires, des leviers financiers… Depuis les années 90 / 2000, la régression des zones humides se ralentit notamment sur les zones humides dites « remarquables » toutefois les zones humides « ordinaires » continuent à souffrir d’un manque de prise en compte globale de leur rôle dans la gestion du bassin versant.

Depuis 2005, la préservation et la gestion durable des zones humides sont d’intérêt général (L211-1-1 du CE). En effet, les zones humides remplissent des fonctions au sein des écosystèmes dont les principales sont les suivantes :

  • fonctions hydrologiques : les zones humides agissent comme des éponges naturelles, permettant de stocker l’eau et de la restituer. Elles ont ainsi un rôle à jouer dans la gestion des inondations ;
  • fonctions biogéochimiques : elles jouent un rôle de filtre naturel et participent à l’épuration des eaux qu’elles reçoivent, après une succession de réactions chimiques ;
  • fonctions habitats : ces milieux sont le siège d’une biodiversité riche, autant floristique que faunistique. De nombreuses espèces inféodées aux milieux humides y vivent, certaines espèces en ont besoin comme lieu de passage, de reproduction, de refuge ou de nourrissage. On peut noter que les zones humides abriteraient 35 % des espèces protégées menacées ou en danger d’extinction au niveau national. On peut citer le Liparis de Loesel, le Râle des Genêts, le Butor étoilé, la Pie-grièche grise ou les Odonates (libellules) qui font tous l’objet d’un plan national d’actions spécifique (retrouvez les Plans Nationaux d’actions sur le site du Ministère de la Transition Écologique et Solidaire).

Grâce à leurs fonctionnalités, les zones humides rendent de nombreux services à l’homme. Outre les services découlant des fonctions précédemment citées, les zones humides peuvent revêtir un enjeu économique et sociétal. Elles sont également des milieux productifs pour des activités agricoles (élevage, maraîchage…) de conchyliculture ou d’aquaculture. Participant à la signature paysagère d’un territoire, elles peuvent être valorisées pour un usage touristique ou de loisir (randonnée, pêche, chasse) ou encore être des supports pédagogiques pour la sensibilisation aux enjeux de protection de l’environnement.

Pour objectiver la valeur donnée à ces zones, une approche économique des fonctions, services et usages peut être tentée pour représenter la complexe réalité. Une étude réalisée sous maîtrise d’ouvrage Agence de l’Eau Artois-Picardie a été menée sur un échantillon de 4 sites humides et conclut sur l’existence d’une valeur économique non négligeable de ces sites optimisée par la coexistence d’usages compatibles sur une même zone.

Caractérisation et délimitation des zones humides

L’objectif général de préservation des zones humides implique de pouvoir les identifier. Sur la base de la définition des zones humides, deux approches différentes sont mises en œuvre selon l’échelle considérée : l’inventaire ou la délimitation.

Pour définir une zone humide, deux critères ont été retenus : la morphologie des sols liée à la présence prolongée d’eau d’origine naturelle et la présence éventuelle de plantes hygrophiles (Art R211-108 du Code de l’environnement).

L’arrêté du 24 juin 2008 modifié par l’arrêté du 1er octobre 2009 vient préciser la méthodologie à appliquer pour délimiter une zone humide dans le cadre de la réglementation relative à la police de l’eau. Différents types de sols, espèces ou associations d’espèces végétales caractéristiques des zones humides ont été définis.

L’arrêt du conseil d’État du 22/02/2017 remet en question le principe d’une caractérisation alternative de la zone humide par le critère sols ou végétation spécifié dans l’arrêté du 24/06/2008 et considère que ces critères doivent être cumulatifs, en respect de la définition législative. La note du Ministère de la Transition Ecologique et Solidaire du 26/06/2017 vient préciser l’application de la jurisprudence.

A savoir que pour la mise en œuvre des procédures d’autorisation / déclaration des projets (loi sur l’eau et ICPE), le Code de l’environnement précise que « le préfet peut procéder à la délimitation de tout ou partie des zones humides définies à l’article L. 211-1 du code de l’environnement en concertation avec les collectivités territoriales et leurs groupements. » (article L214-7 du code de l’environnement). Aucun arrêté préfectoral n’a été pris sur les différents départements du bassin Artois Picardie conformément à l’article L214-7.

Connaissance des zones humides du bassin

En dehors de la réglementation relative à la police de l’eau permettant la préservation des zones humides à l’échelle des projets, il est essentiel que la gestion, la préservation et la restauration des zones humides s’intègrent dans les diverses politiques d’aménagement du territoire, de gestion de l’eau et des milieux aquatiques, de la biodiversité, de la gestion du risque inondation…

La prise en compte efficace des zones humides dans ces politiques présuppose de disposer d’inventaires, zonages ou éléments de connaissance à des échelles plus ou moins larges. Or la méthodologie fixée au niveau national (cf. paragraphe précédent) basée sur des relevés de terrain s’applique uniquement dans le cadre de la police de l’eau et d’un point de vue financier est difficilement applicable sur de vastes territoires. Il n’existe donc aucune carte recensant exhaustivement les zones humides du bassin Artois-Picardie.

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Zones à dominante humide et zones RAMSAR

Cependant pour pallier à ce déficit, une étude a été réalisée à l’échelle du bassin aboutissant à la carte des zones à dominante humide (ZDH), reprise dans le SDAGE Artois Picardie. Cette carte au 1/50 000ème a été réalisée par photo-interprétation avec contrôles ponctuels de terrain. Loin de fournir le degré de précision que les divers acteurs du territoire pourraient espérer pour mettre en œuvre leur politique, elle permet néanmoins d’apprécier la localisation potentielle des zones humides sur le territoire, de fournir un cadre pour des inventaires plus précis et de servir d’outil d’aide à la décision pour les collectivités. Les éléments de méthodologie ayant permis la constitution des ZDH sont précisés ci-après.
Consultez la carte dynamique des zones à dominante humide
consulter la méthodologie de constitution des ZDH
Par ailleurs, en fonction de leurs besoins, certaines structures ont réalisé leurs propres inventaires de zones humides qui constituent donc des sources d’information intéressantes pour la prise en compte de ces milieux. Ces inventaires présentent en général des enveloppes de zones humides et ont pu être réalisés selon des méthodologies propres et diverses. Ils peuvent donc être valorisés comme éléments de présomption de zones humides, sans toutefois requérir le statut de zones humides conformément aux critères définis dans le code de l’environnement. On peut citer par exemple les inventaires réalisés dans les SAGE qui correspondent à ce cas.

La méthode de constitution des zones à dominante humide

Diverses couches géographiques disponibles ont été utilisées pour amorcer le travail sur les zones à dominante humide :

  • données administratives (tous les périmètres de protection réglementaire de type arrêté préfectoral de protection de biotope, réserve naturelle…)
  • données issues d’acteurs locaux (cartographie des zones humides de la vallée de la Sensée fournie par le SAGE Sensée)
  • données d’occupation du sol
  • données des atlas de zones inondables (crue décennale). Ce masque binaire a permis de différencier les zones présumées humides des zones présumées non humides.

Grâce à un travail de photo-interprétation sur des orthophotoplans et d’autres sources d’informations disponibles sur l’ensemble du bassin, l’enveloppe dite « zones à dominante humide » a été créée, rattachée pour partie à un type d’occupation du sol

Limites de la méthode

1 - Limites techniques liées à la photointerprétation assistée par ordinateur
Bien que le travail ait été réalisé au 1/25 000e, l’échelle de rendu de la présente cartographie est le 1/50 000e. Cette échelle présente l’intérêt de permettre la réalisation en un temps et à un coût raisonnable d’une cartographie de l’ensemble du bassin Artois-Picardie, mais la précision des données (l’épaisseur du trait représente à cette échelle une vingtaine de mètres) ne permet pas une approche satisfaisante à l’échelle de la parcelle.

De plus, un travail de photo-interprétation, s’il peut être considéré comme une première étape, ne peut prétendre à la "vérité" du terrain. En effet, en dehors de données exogènes validées, le caractère humide d’une zone ne peut être que supposé. La couche « ZDH », compte tenu de l’échelle de sa réalisation, ne peut donc pas suffire dans une démarche de délimitation au sens « Police de l’Eau ».

Le choix du terme « zone à dominante humide » permet d’ailleurs d’éviter les confusions éventuelles avec un travail de délimitation à la parcelle ou une approche basée sur des inventaires et relevés exhaustifs de terrain.

Le critère retenu comme essentiel lors des contrôles de terrain est la présence de plantes hygrophiles : ces dernières étant révélatrices des conditions actuelles et locales d’hydromorphie des sols. La liste de référence de cette étude est celle définie dans une étude réalisée en 2000 par IWACO, à la demande de l’Agence de l’Eau. Elle n’est cependant pas complète, notamment au niveau des espèces prairiales hygrophiles.

2 - Limites liées à la géomorphologie
Les grandes zones alluviales (plaine maritime, estuaire de la Somme, plaine de la Scarpe) ne sont pas faciles à aborder. Si l’on sait où commence la zone humide (l’eau libre), il est plus difficile de déterminer où elle finit. Dans le contexte de cette étude, il a été choisi pour des raisons de cohérence, après concertation des partenaires et du commanditaire, de considérer en totalité les zones d’estuaire et de delta.
3 - Limites liées à la nature de l’occupation du sol
L’approche des zones urbanisées sur des formations alluviales est délicate. Nous avons cependant exclu les zones urbaines d’habitat dense de l’enveloppe. À défaut, une bonne partie de la métropole lilloise, par exemple, y apparaîtrait, ce qui fausserait la lecture du zonage réalisé et ne présenterait pas d’intérêt pratique car on ne voit pas comment « restaurer » de telles zones humides du « temps passé ». Le critère de niveau d’imperméabilisation du sol a présidé à l’intégration ou non des zones bâties dans les zones à dominante humide. Ceci explique qu’il peut y subsister des zones d’habitat lorsqu’il s’agit d’habitations isolées ou de secteurs bâtis dont l’artificialisation (imperméabilisation) du sol est faible.

Les milieux forestiers sont difficiles à aborder par photo-interprétation. En effet, les indices visuels de présence d’eau dans ces zones sont beaucoup moins évidents. Sans les données exogènes, des zones humides connues en forêt (par exemple, forêt de Flines-les-Mortagne dans le Parc naturel régional Scarpe-Escaut) n’auraient pas été intégrées au travail. Une piste de travail pour le traitement des zones forestières serait d’utiliser, lorsqu’elles sont disponibles, des données RADAR ou LIDAR (Ligth Detection And Ranging). Cette technologie aéroportée fournit des données précises sur la topographie (quelques dizaines de centimètres), notamment sur les secteurs boisés ou végétalisés.

Remarque : Certaines parcelles exploitées, comprises dans l’enveloppe des ZDH et codées en "terres arables" ne présentent plus de végétation hygrophile compte tenu de l’activité humaine…. Elles n’en gardent pas moins un caractère humide.

La politique de préservation et de restauration des zones humides

Compte tenu des enjeux liés aux zones humides et rappelés précédemment, leur préservation et restauration est aujourd’hui au cœur des politiques environnementales.

Le 3ème plan national d’action en faveur des milieux humides (2014-2018) fut la preuve de l’ambition fixée pour la prise en compte et la reconquête de ces milieux. Fort de 52 actions réparties en 6 axes de travail, ce plan a eu pour vocation de faire avancer la connaissance, les moyens d’action et retours d’expérience par des actions abordables et réalisables. L’avancement des actions et des travaux associés ainsi que les bilans de la mise en œuvre de ce plan peuvent être consultés sur le site http://pnmh.espaces-naturels.fr

Comment cette politique se traduit-elle sur le bassin Artois-Picardie et quelles actions spécifiques sont mises en œuvre ?

Dans le Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux Artois-Picardie (SDAGE)

Le SDAGE Artois-Picardie, en tant que document de planification pour une gestion équilibrée et durable de la ressource en eau sur le bassin, prévoit une orientation spécifique sur les zones humides intitulée « stopper la disparition, la dégradation des zones humides à l’échelle du bassin Artois-Picardie et préserver, maintenir et protéger leur fonctionnalité ». Cette orientation A.9, intégrée dans l’enjeu global « Préserver et restaurer la fonctionnalité écologique des milieux aquatiques et des zones humides » est constitué de 5 dispositions :

  • A-9.1 : Identifier les actions à mener sur les zones humides dans les SAGE
  • A-9.2 : Gérer, entretenir et préserver les zones humides
  • A-9.3 : Préserver les zones humides dans les documents d’urbanisme
  • A-9.4 : Éviter l’implantation d’habitations légères dans les zones humides et l’espace de bon fonctionnement des cours d’eau
  • A-9.5 : Mettre en œuvre la séquence « éviter, réduire, compenser » sur les dossiers zones humides au sens de la police de l’eau

Les documents d’urbanisme, les SAGE (Schémas d’Aménagement et de Gestion des Eaux) et décisions prises dans le domaine de l’eau devant être compatibles avec le SDAGE, ces dispositions revêtent ainsi une importance particulière pour la préservation des zones humides du bassin.

Les zones humides d’importance internationale ou zones Ramsar

La convention internationale de Ramsar (Iran) de 1971, ratifiée par la France en 1986, a pour objectif d’assurer la conservation et l’utilisation rationnelle des zones humides. En outre, des zones humides d’importance internationale sont reconnues sur chaque territoire signataire de la convention sur lesquelles le gouvernement accepte de prendre les mesures nécessaires pour garantir le maintien de ses caractéristiques écologiques.
Sur le bassin Artois-Picardie, quatre sites sont labellisés Ramsar : le marais audomarois, la baie de Somme, les vallées de la Scarpe et de l’Escaut ainsi que les vallées de la Somme et de l’Avre.

Interventions de l’Agence de l’Eau Artois-Picardie
11ème Programme d’Interventions de l’Agence de l’Eau Artois-Picardie Les zones humides jouent un rôle essentiel pour l’aménagement durable du territoire et la gestion équilibrée des milieux aquatiques, la protection et l’alimentation des ressources en eau, les productions agricoles, sylvicoles et piscicoles, les activités de loisirs, le patrimoine écologique et paysager, la prévention des inondations. A ce titre, la préservation, la restauration et l’entretien de ces milieux figurent au rang des priorités du 11ème programme d’intervention de l’Agence de l’Eau. Dans ce cadre, l’agence de l’eau soutient financièrement et techniquement les acquisitions foncières, les travaux de restauration et d’entretien des zones humides ainsi que les études techniques préalables aux travaux et visant à une meilleure connaissance de ces milieux. Un programme d’action spécifique pour le maintien de l’agriculture en zones humides a également été mis en place depuis 2013. L’objectif de ce dernier est d’accompagner le monde agricole, techniquement et financièrement, pour la conduite d’une exploitation agricole durable et respectueuse de ces zones humides.

Pour en savoir plus :

Appui technique et animation du Forum des Marais Atlantiques
Le Forum des Marais Atlantiques (FMA) est un syndicat mixte au service des différents acteurs de la préservation des zones humides (élus, techniciens, gestionnaires, scientifiques…). Depuis octobre 2000, il est désigné comme « Pôle-relais » du Plan d’action gouvernemental en faveur des zones humides sur les secteurs de l’Atlantique, de la Manche et de la mer du Nord. Le FMA comprend aujourd’hui, un siège à Rochefort-sur-Mer (17) et deux antennes-relais, à Brest (29) et à Saint-Martin-lez-Tatinghem (62). Cette dernière a été créée en 2015 et a pour objectif de travailler à la connaissance, la protection, la restauration et la gestion des milieux humides du bassin Artois-Picardie. Les objectifs du FMA sont de faciliter la préservation, la gestion durable et la réhabilitation des zones humides. Pour cela, il participe notamment :
  • au recueil et à la diffusion de connaissances ;
  • à l’appui méthodologique et technique aux porteurs de projets ;
  • à l’animation d’un réseau constitué d’acteurs publics et privés ;
  • à l’évaluation des résultats et à la collaboration aux mesures de niveau national en faveur des zones humides.
    A titre d’exemples, le Forum des Marais Atlantiques :
  • contribue à une analyse et une synthèse des travaux cartographiques « zones humides » du bassin Artois-Picardie ;
  • participe au programme d’action en faveur du maintien de l’agriculture en zones humides (groupe suivi agro-écologique des prairies, organisation de voyage d’études) ;
  • propose des journées thématiques (ateliers de formation notamment sur la pédologie, la flore, le SIG et journées d’information sur l’urbanisme, le foncier ou autres, journée Ramsar Hauts-de-France…) ;
  • concourt à l’élaboration d’une boîte à outils d’indicateurs pour l’évaluation et le suivi des travaux en zones humides ;
  • apporte une assistance technique et méthodologie à la demande (gestion d’espèces exotiques envahissantes, suivi de zones humides restaurées, appui auprès de stagiaires, rédaction de cahier des charges…) ;
  • anime un centre de ressources (diffusion de connaissances, communication via la newsletter Esc@le et la lettre Forum, etc.)

Site internet : https://www.forum-zones-humides.org/
Coordonnées : Sébastien Mézière, animateur et coordinateur de l’antenne-relais Manche et Mer du Nord du Forum des Marais Atlantiques, smeziere@forum-marais-atl.com ou 03.21.11.07.33

De nombreux acteurs en faveur des zones humides
Grâce à la mobilisation de nombreux acteurs sur le territoire, des projets de restauration ou de préservation de zones humides peuvent être menés à bien tous les jours. On peut citer :
  • les conservatoires d’espaces naturels, le conservatoire du littoral, les conseils départementaux (Espaces Naturels Sensibles) qui assurent la gestion de certains sites en zones humides et peuvent en faire l’acquisition ;
  • les fédérations de protection de la nature, fédérations départementales de pêche et de protection des milieux aquatiques, fédérations de chasse. Exemple : restauration de frayères…
  • les communes et leurs groupements, les syndicats mixtes ayant la compétence et les structures porteuses des SAGE ;
  • les financeurs : Europe, État, Agence de l’Eau Artois-Picardie, Conseil Régional, Conseils Départementaux.

Documents

Suivi des travaux des milieux humides : Guide de présentation des indicateurs

La Boite d’Indicateurs de suivi des Milieux Humides pour le Bassin Artois-Picardie (BIMH–BAP) a pour objectif d’évaluer les travaux effectués en zones humides ainsi que d’observer l’évolution qualitative/quantitative de ces milieux sur le Bassin Artois-Picardie.
BIMH-BAP est un outil permettant aux maîtres d’ouvrages de disposer d’un ensemble d’indicateurs harmonisés ainsi que des protocoles à mettre en œuvre pour le suivi de travaux en milieux humides.

Les milieux humides rendent de nombreux services à l’Homme. Cependant les activités humaines exercent des pressions qui entraînent leur dégradation. Pour les restaurer, des travaux sont nécessaires.

Répondant à un besoin d’évaluer les effets des travaux de restauration et d’entretien des milieux humides, BIMH–BAP sert de support pour :

  • évaluer les travaux menés en zones humides,
  • observer l’évolution qualitative et quantitative des milieux humides sur le bassin.

Dans le bassin Artois-Picardie, ce projet a été initié en 2015, en partenariat avec les acteurs du territoire.
BIMH-BAP est avant tout le fruit d’une réalisation collective. « Petite sœur » des boîtes à outils RhOméO et LigérO, elle s’appuie sur l’expertise scientifique qui a permis de valider scientifiquement les indicateurs au niveau national.
Testés à l’échelle régionale par le CEN Hauts-de-France, ces indicateurs ont par la suite été validés à l’échelle du contexte écologique du bassin Artois-Picardie.
Reconnue comme un outil de connaissance nécessitant une réelle plus-value pour la remontée et la diffusion des données, la démarche BIMH-BAP est partie intégrante du pôle connaissance de l’Agence Régionale pour la Biodiversité (ARB).
Actuellement 6 indicateurs ont été déployés sur le bassin.

  • Les coordinateurs du projet sont :
    • Estelle Chevillard (Agence de l’eau Artois-Picardie),
    • Sébastien Mézière (Antenne Manche Mer du Nord du Forum des Marais Atlantiques),
    • Conservatoire d’Espaces Naturels des Hauts-de-France.

Au vu des enjeux du territoire et des priorités d’actions, ce premier guide priorise le suivi de l’efficacité des travaux de restauration et d’entretien écologique des zones humides.

Télécharger les 2 parties du guide BIMH-BAP :

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Guide BIMH-BAP partie 1 : Présentation de la boîte à outils

PDF - 18.3 Mo
Guide BIMH-BAP partie 2 : fiches indicateurs

Webinaire de présentation de BIMH-BAP :

Si la vidéo ne s’affiche pas, cliquez ici.

Démarche
Sur la base de travaux démarrés en 2009 en Rhône-Méditerranée (programme RhoMéO), des démarches ont émergé sur différents bassins versants pour suivre l’évolution des zones humides. En plus du suivi des travaux tel que ciblé par BIMH-BAP, ces démarches visent aussi l’évaluation de l’état de conservation.
Qu’est-ce qu’un (bon) indicateur ?
Il existe plusieurs types d’indicateurs : des indicateurs de pression, des indicateurs d’état ainsi que des indicateurs de réponse. Les indicateurs de pression reflètent la pression exercée par les activités humaines et/ou des processus naturels qui provoquent des changements sur le milieu. Les indicateurs d’état offrent une description de la situation environnementale. Les indicateurs de réponses servent à évaluer les efforts consentis qui doivent être mis en place pour résoudre un problème environnemental.
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Schéma pressions/état/réponses

Un bon indicateur doit ainsi être : spécifique, mesurable, atteignable, reproductible et temporel.

Évaluation des effets des travaux en milieux humides :
Avant toute opération de restauration d’une zone humide, il faut dans un premier temps poser un diagnostic exhaustif à un moment donné : c’est l’état initial. Le diagnostic doit permettre de définir l’état souhaité sur la base de cet état de départ ; sont ainsi définis l’objectif de restauration et son niveau d’ambition. La qualité de ce premier diagnostic est fondamentale. En conditionnant l’interprétation de départ de l’état d’un milieu, une mauvaise évaluation pourrait conduire à des travaux de restauration non adaptés pouvant induire des effets inverses à ceux espérés sur les fonctions écologiques, hydrologiques ou bio-géochimiques du milieu humide. Dans un second temps, une fois le diagnostic établi le maître d’ouvrage définit les objectifs visés par la restauration et les indicateurs de suivi appropriés. Dans un dernier temps, les travaux et les modalités d’intervention sont définis. Le suivi pourra démarrer sur la base des protocoles liés à(aux) l’indicateur(s) retenu(s), avec une mise en œuvre avant travaux (état 0) puis à des pas de temps définis après travaux. Ce suivi dans le temps permettra de voir si les objectifs ont été atteints. La valorisation des résultats est une phase essentielle du processus, permettant en outre d’apporter des retours d’expérience sur les opérations mises en œuvre et d’adapter les actions.
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Etapes et questionnements BIMH-BAP

Il convient de placer les indicateurs dans des échelles pertinentes :

L’échelle spatiale : Dans le cadre d’une évaluation avant/après travaux il convient de bien réfléchir la mise en place des indicateurs à une échelle locale (périmètre rapproché des travaux) et à une échelle plus globale (périmètre éloigné / hydrosystème).

L’échelle temporelle est également importante, car l’évolution en milieu humide est très lente.

Cette combinaison spatiale et temporelle permet une analyse fine des effets hydrologique, biogéochimique et biologique de la restauration. Il faut également prendre en compte l’aspect cumulatif des travaux. En effet la restauration est due à plusieurs facteurs/travaux différents.

Tableau d’aide à la décision et choix des indicateurs :
Le guide intègre un tableau d’aide au choix des indicateurs de suivi pour la restauration des zones humides. Ainsi il part d’un constat (exemple : assèchement) et des causes de ce problème. Le tableau rappelle les objectifs à atteindre pour améliorer l’état de ce paramètre. Il montre également les actions à mettre en place pour restaurer les fonctions d’une zone humide. Ainsi un problème général comme l’assèchement de la zone humide peut conduire à plusieurs indicateurs différents.
Liste des indicateurs et contenu d’une fiche indicateur :
Il existe actuellement 6 indicateurs. Chaque indicateur renvoie à une fiche spécifique qui permet aux techniciens et gestionnaires de milieux humides de s’approprier l’indicateur décrit. La fiche contient :
  • une partie simplifiée (description rapide, objectifs à évaluer, échelles d’application, moyen nécessaires, compétences et connaissances requises) ;
  • une partie détaillée (fondements scientifiques, protocole, aide à l’analyse et à l’interprétation, des exemples).
Contributeurs à la rédaction et à la relecture du guide et des fiches :
  • Agence de l’eau Artois-Picardie (Estelle Chevillard)
  • Forum des Marais Atlantiques (Sébastien Mézière, Antoine Le Roux, Caroline Couffignal, Céline Fortin)
  • Conservatoire d’espaces naturels des Hauts-de-France (Cédric Vanappelghem, Francis Meunier, Jeremy Lebrun, Gaëtan Rey)
  • Conservatoire Botanique National de Bailleul (William Gelez, Rémi François, Jean-Christophe Hauguel)
  • Observatoire de la Biodiversité des Hauts-de-France (Guillaume Bertho et Lou Dengreville)
  • Direction régionale de l’aménagement, de l’environnement et du logement des Hauts-de-France (Valérie Raevel)
  • Office français de la biodiversité (Emmanuelle Latouche)
  • Espaces naturels régionaux (Véronique Bertoux)

Photos et illustrations

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