Les données communales agricoles disponibles pour 2016 concernent uniquement le nombre d’exploitations et la SAU totale. Elles ne permettent donc pas de caractériser les usages agricoles sur le bassin au travers de différents indicateurs socio-économiques.
Ce sont alors les données départementales ou régionales annuelles fournies par l’Agreste qui ont été utilisées. À noter que le périmètre des données ne concerne que les départements du Nord, du Pas-de-Calais et de la Somme car les surfaces agricoles des départements de l’Oise et de l’Aisne intégrées au bassin hydrographique Artois-Picardie ne représentent que 9,20% de la SAU totale du bassin.
Les exploitations
Le nombre d’exploitations
Le nombre d’exploitations agricoles présentes sur les trois départements étudiés en 2016 s’élève à 20 464. Leur nombre a diminué de 9% en 10 ans. L’essentiel de ces exploitations est situé sur le district Escaut.
Les emplois des exploitations
Le secteur agricole est une activité économique atypique car il associe des travailleurs non salariés et des travailleurs salariés. Ainsi la grande partie des chefs d’exploitation ne sont pas salariés mais se rémunèrent uniquement sur les bénéfices de l’entreprise et sont souvent épaulés par leur famille.
Le nombre d’unités de travailleurs agricoles (UTA) a fortement chuté entre 2000 et 2010 (-23%). La baisse est moins marquée entre 2010 et 2016 mais dépasse cependant 6%.
Le nombre de chefs d’exploitation et de coexploitants diminuent sur la période (2000-2016) mais leur part augmente sur l’ensemble des UTA (+ 6 points) affichant un pourcentage de l’ordre de 59% en 2016.
La part des salariés permanents augmentent de 4 points entre 2000 et 2016, s’élevant ainsi à 22% de l’ensemble des UTA.
L’augmentation des chefs d’exploitation et des salariés permet de compenser une partie de la baisse constante des conjoints et autres actifs non-salariés (-77 % entre 2000 et 2016). La situation financière des exploitations agricoles amène de nombreux conjoints à travailler en tant que salarié dans un autre établissement ou à devenir salarié de l’exploitation agricole (permettant ainsi de générer des droits à la retraite et au chômage).
Données économiques
La MSA centralise les revenus des entreprises imposées au réel, ce qui concerne entre 88 et 96% des entreprises totales des trois départements.
A noter qu’en 2016, sur l’ensemble de la Métropole, 19,2% des exploitations françaises ont affiché des revenus déficitaires et 20,1 % un revenu positif n’excédant pas 4 315 euros par an.
Un peu plus de 30 % des déficits concernent les grandes cultures, 18,4 % en polyculture associée à de l’élevage et 16,3 % dans l’élevage laitier.
Il existe une disparité des revenus entre les exploitants de la Somme et ceux du Nord ou du Pas-de-Calais. Ces deux derniers départements présentent un revenu légèrement supérieur à la moyenne nationale qui s’établit à 14 278€.
Départements | 2010 | 2016 |
---|---|---|
Nord | 14 982 € | 18 114 € |
Pas-de-Calais | 14 584 € | 15 933 € |
Somme | 22 358 € | 22 809 € |
Les cultures des exploitations
Les grandes cultures du bassin
Les exploitations agricoles du bassin Artois-Picardie utilisent, en 2017, pour leurs cultures et leurs bétails près d’1,3 millions d’hectares qui se concentrent principalement sur le district Escaut. La surface agricole utilisée totale des exploitations a plus fortement chuté dans les départements du Nord et du Pas-de-Calais entre 1990 et 2017 (respectivement -10% et -13%). La Somme se rapproche de la moyenne métropolitaine avec un taux de l’ordre de 4%. La SAU globale de ces trois départements représente un peu moins de 5% de la SAU métropolitaine.
L’agriculture biologique
L’agriculture biologique se développe sur les départements du bassin Artois-Picardie. Le nombre d’exploitations converties ou en conversion biologique a été multiplié par 3 entre 2000 et 2016. Ce type d’agriculture se développe plus vite sur le département du Nord. Par ailleurs, les surfaces consacrées à l’agriculture biologique (hors conversion) ont fortement augmenté entre 2000 et 2016 sur les trois départements (Cf. Tableau 27). L’évolution entre 2010 et 2016 est très importante pour la Somme (+139%) et le Nord (+97%) et est plus marquée que pour la moyenne nationale française qui affiche une augmentation de 70% des surfaces.