L’apport de particules sédimentaires dans les rivières et canaux est lié à l’érosion et au lessivage des sols, ainsi qu’aux retombées atmosphériques. Après un bref séjour dans la colonne d’eau, les particules et les polluants associés sédimentent. Le relief étant peu marqué dans le bassin Artois-Picardie, les débits sont faibles et les fonds de la plupart des cours d’eau sont majoritairement constitués de sédiments fins (sables, limons, argiles et matière organique). Les particules fines fixent les polluants organiques et métalliques. Le sédiment est également un réacteur biogéochimique où de nombreuses transformations ont lieu (diagenèse précoce). Le piégeage des polluants par le sédiment peut être définitif en cas d’enfouissement ou transitoire quand ils sont ré-introduits dans la colonne d’eau.
Ces sédiments servent également de support au développement d’une flore bactérienne complexe ainsi que d’habitat pour une faune diversifiée (mollusques, vers,…).
Dans le cadre de l’accord de coopération entre l’Agence de l’Eau Artois-Picardie et le laboratoire de Géosystèmes (Université Lille 1), plusieurs études ont été menées dans la Deûle, la Scarpe et la Sensée pour mieux comprendre l’évolution du comportement des polluants dans le sédiment de surface et pour quantifier les échanges de contaminants à l’interface eau-sédiments, notamment :
- les échanges du zinc dissous entre la colonne d’eau et le sédiment,
- la libération des phosphates dissous dans les sédiments de surface,
- la distribution des métaux dans les sédiments de surface.