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SDAGE 2022-2027

Le SDAGE 2022-2027 a été adopté le 15 mars 2022. Tous les documents sont disponibles sur ce site dans la rubrique "SDAGE et Directive Cadre sur l'Eau". Cliquez ci-dessous pour accéder directement au SDAGE.

SDAGE 2022-2027

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La surveillance du milieu marin sur la façade Artois-Picardie est le résultat de suivis scientifiques réalisés depuis plusieurs décennies, ainsi que des directives européennes (DCE, DCSMM) et des conventions internationales visant à améliorer la qualité de l’eau et à atteindre le bon état écologique et chimique des écosystèmes marins.

L’océan  : un environnement sensible à surveiller

La Manche et la Mer du Nord qui bordent le bassin hydrographique Artois-Picardie comprennent des écosystèmes marins riches et diversifiés tant en termes d’habitats que de biodiversité. Ces systèmes biologiques sont cependant sensibles aux perturbations naturelles et aux pressions anthropiques (issues des activités humaines). Afin de détecter les changements de cet environnement complexe et de mettre en œuvre des mesures de gestion adéquates pour le préserver, un dispositif de surveillance adapté et pérenne est indispensable.

La surveillance du milieu marin sur la façade est sous la responsabilité de l’Agence de l’Eau Artois‐Picardie (AEAP) qui définit la stratégie en collaboration avec les opérateurs scientifiques des suivis comme l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (IFREMER), le Muséum national d’histoire naturelle (MNHN) et l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (INRAE). Les réseaux de suivi doivent notamment répondre aux attentes des directives européennes et s’inscrire dans une cohérence nationale. Ils doivent également tenir compte des spécificités locales et historiques de la façade (conditions environnementales, activités économiques, pressions anthropiques). À ce titre, la surveillance est définie en accord avec la Direction régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement (DREAL) des Hauts-de-France.

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Les réseaux de surveillance des eaux littorales

La suite de l’article détaille les réseaux de surveillance pour chaque élément de qualité qui alimente l’évaluation de l’état écologique des masses d’eau pour la directive cadre sur l’eau (DCE), et du bon état écologique pour la directive cadre stratégie pour le milieu marin (DCSMM).

Un suivi des contaminants chimiques depuis les années 1970
Les contaminants chimiques dans le milieu marin peuvent provenir des activités humaines terrestres via les cours d’eau, de l’atmosphère via la pollution de l’air ou directement des activités maritimes. Les substances chimiques sont ensuite intégrées au milieu physique (eau, sédiments) avant de s’accumuler le long de la chaîne alimentaire jusqu’aux prédateurs supérieurs (poissons, requins, mammifères marins).

Les premières acquisitions de données régulières en milieu marin sur la façade Artois-Picardie ont été réalisées à partir de 1976 par l’IFREMER (à l’époque la CNEXO) au large de Dunkerque. Il s’agit de mesures de concentrations d’éléments traces métalliques (mercure, cadmium, cuivre, plomb et zinc) dans les sédiments dans le cadre du Réseau d’Observation de la Contamination Chimique du littoral (ROCCH).

En parallèle, une surveillance de ces contaminants est mise en place dans les moules au large d’Ambleteuse à partir de 1979. Depuis cette date, le réseau de mesure s’est densifié sur la façade Artois-Picardie (4 points de suivi dans les moules et 15 points de suivi dans les sédiments) et le nombre de substances chimiques (métaux, pesticides, herbicides, PCB, HAP, etc.) est porté à plus de 40 pour répondre aux exigences de la DCE et de la DCSMM, ainsi qu’à la convention internationale OSPAR (Atlantique Nord-Est). Cette liste évolue notamment en fonction des nouvelles molécules polluantes issues des activités agricoles (herbicides, pesticides) et industrielles (métaux, PFAS), transitant par les cours d’eau et arrivant dans le milieu marin.

Accès libre aux données du réseau ROCCH

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Qualité de l’eau et plancton
Le plancton (phytoplancton photosynthétique et zooplancton) est à la base de la chaîne alimentaire marine dont dépendent les espèces prédatrices (certaines présentent un intérêt commercial). Leur abondance dépend de la disponibilité des éléments nutritifs et des conditions hydrographiques (houle, courant, température, salinité, etc.). Cela entraîne des cycles naturels saisonniers du plancton.

Afin d’étudier l’influence des apports continentaux - par exemple nitrate et phosphate - sur le milieu marin (notamment sur les communautés planctoniques) et leurs conséquences sur d’éventuels processus d’eutrophisation, le laboratoire de l’IFREMER de Boulogne‐sur‐Mer et l’AEAP ont mis en place en 1992 un réseau de Suivi Régional des Nutriments (SRN) dans les eaux littorales. Actuellement le SRN suit 13 paramètres  : salinité, température, turbidité, matières en suspension, chlorophylle‐a, phéopigments (pigment chlorophyllien dégradé contenu dans les organismes phytoplanctoniques), ammonium, nitrate, nitrite, phosphate, silicate, matière organique particulaire et la liste des espèces phytoplanctoniques. Trois radiales, comprenant plusieurs points d’échantillonnage placés selon un gradient côte-large, font l’objet d’acquisition de données à minima une fois par mois au niveau de Dunkerque, de Boulogne-sur-Mer et de la baie de Somme.

À l’instar des contaminants, les données du SRN permettent d’évaluer l’état écologique des masses d’eau dans le cadre de la DCE, de la DCSMM et d’OSPAR. D’un point de vue local, ces informations permettent de suivre les apports des principaux fleuves (nutriments, contaminants) et leur impact sur le milieu marin. Sont notamment ciblés les efflorescences d’algues Phaeocystis globosa qui peuvent impacter les écosystèmes marins et certaines activités économiques du littoral.

Le dernier bulletin de surveillance de la qualité du milieu marin littoral

Les algues des récifs rocheux
La variété d’habitats intertidaux (dans la zone de balancement des marées) et subtidaux (en permanence sous l’eau) sur la façade Artois-Picardie inclut notamment les substrats dits «  durs  » comme la roche. Ces zones sont principalement localisées au niveau du détroit du Pas-de-Calais autour des caps de Blanc-Nez et Gris-Nez. Des algues brunes, vertes et rouges se développent en nombre sur ces récifs rocheux. Elles constituent un bioindicateur de la qualité des eaux côtières.

En Artois-Picardie les communautés algales sont suivies depuis 2008 sur deux stations subtidales (à Wissant et Audresselles) tous les ans, et sur une station intertidale (Audreselles) tous les trois ans. Leur état constitue l’un des éléments de qualité pour l’évaluation écologique des masses d’eau de la DCE et de la DCSMM. Le suivi a été opéré dans un premier temps par l’IFREMER. Depuis 2015, c’est le MNHN qui supervise la surveillance des algues en Manche/Atlantique avec comme opérateur scientifique local l’Université de Lille.

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Le faune dans les sédiments
Les sédiments des fonds marins intègrent les pollutions chimiques et l’enrichissement en matière organique qui résulte des activités humaines impactant l’océan. La faune vivant dans les sédiments, constituée d’invertébrés (de vers, de crustacés, de mollusques, d’échinodermes), est très réactive aux perturbations. En étudiant les espèces présentes dans les sédiments et leur abondance, il est possible d’obtenir une information sur l’état écologique du milieu.

Depuis 2007 l’IFREMER coordonne la surveillance des macro-invertébrés de substrat meuble sur la façade Artois-Picardie avec le concours du Groupe d’étude des écosystèmes estuariens et littoraux (GEMEL) et du Laboratoire d’océanologie et de géosciences (LOG, Université de Lille).

Le suivi se compose de sept points dans la zone subtidale côtière et de sept points dans la zone intertidale. Les stations se situent principalement au nord aux abords des ports de Dunkerque et Calais, et au sud au niveau de la baie de Somme et à proximité des estuaires de la Canche et de l’Authie. Le suivi est annuel ou triennal selon le type de point.

Le dernier rapport sur la macrofaune benthique de substrat meuble

Poissons et mollusques des estuaires et des eaux côtières
Les estuaires constituent des zones de transition importantes entre les eaux marines et les eaux douces continentales. Ces milieux aux conditions très particulières abritent une biodiversité variée comprenant des espèces marines, d’eau douce et des espèces migratrices amphihalines ainsi que d’autres spécimens inféodés aux estuaires. Les écosystèmes estuariens sont soumis à de nombreuses pressions anthropiques, notamment en recevant les polluants transportés par les cours d’eau, en subissant une artificialisation qui modifie les transports sédimentaires et en étant des sites de pêches privilégiés.

Dans le cadre de la DCE, l’AEAP coordonne des suivis réguliers de l’ichtyofaune (les poissons) dans l’estuaire de la Somme, et plus ponctuellement dans les estuaires de la Canche et de l’Authie depuis 2006. Ces suivis ont été réalisés par l’Université du littoral et de la côte d’Opale (ULCO), par le bureau d’études Fish Pass et depuis 2019 par la Cellule de suivi du littoral normand (CSLN). Depuis le début des suivis, les espèces de mollusques (crabes, crevettes, céphalopodes, bivalves, etc.) sont également identifiées et dénombrées.

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En complément des estuaires, L’IFREMER opère des campagnes dans les eaux côtières (campagnes Nour) afin d’avoir une vision complète de l’état des zones fonctionnelles halieutiques. Ces données côtières sont également utilisées dans l’évaluation de l’état écologique pour la DCSMM.

Une surveillance en perpétuelle évolution
La surveillance du milieu marin sur la façade Artois-Picardie n’est pas figée. Afin de répondre aux thématiques locales en lien avec la qualité des eaux marines et aux directives européennes qui évoluent en permanence, la stratégie de suivi est modifiée et renforcée dans le temps. Il peut s’agir de la prise en compte de nouvelles thématiques, de l’ajout de points de suivis à des réseaux existants, ou bien de la prise en compte du domaine du large.

Le but d’un tel dispositif de surveillance est d’obtenir une évaluation de l’état écologique et chimique du milieu marin dans le cadre de la DCE et de la DCSMM. Le résultat de cet état des lieux est une base pour établir ensuite les différents plans de gestion qui ont pour objectif l’amélioration de cet état. Sur le bassin Artois-Picardie ces plans de gestion sont le schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux (SDAGE) et le document stratégique de façade (DSF). Ce dernier concerne plus largement la façade Manche - Est Mer du Nord et est piloté par la Direction interrégionale de la mer (DIRM).

Accès libre aux données d’environnement marin littoral d’IFREMER

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